2/ Temporalité des AMF et Méthodes actuelles


 Notre Charte cadre les pratiques et Matières que nous choisissons de vous proposer, leur Verbe ainsi que leur Esprit.

Encore faut-il clairement définir et repréciser ce que nous entendons - au sein de l'AAMF - par le Verbe et l'Esprit des AMF.

Pour que cela soit plus clair, et que ce cadrage soit plus simple, nous avons reprécisé un certain nombre de points importants sur notre vision des Arts Martiaux Français.


Un point important à comprendre est que ce n'est pas parce qu'une pratique se déroule sur le sol français qu'elle est nécessairement obligatoirement AMF.
Elle doit répondre à des points précis pour être reconnue - par l'AAMF - comme relevant des Arts Martiaux Français : 


  • 1 > Une technicité de base commune à toutes les parties de la Méthode 
  • 2 > Un lien avec des sources indubitables, patrimoniales, de langue française
  • 3 > Une temporalité reconnue
  • 4 > La martialité comme fondement de recherche



    1 > TECHNICITE : Le principe de base des AMF, rappelons-le, est le respect de la technicité de l'escrime française classique alliée à l'éducation physique gymnastique classique comme fondement généraltechnique et tactique, avec des adaptations secondaires en fonction des armes utilisées.

De fait, cette base conditionne tout ce qui, pour nous, est AMF ou ne l'est pas. 

> Une méthode qui ne s'appuierait pas sur les principes de l'école française d'escrime classique ne serait donc pas AMF à nos yeux (AAMF).

   2 > SOURCES : Nous avons défini que la base de la création d'une réelle escrime classique française, dans les sources écrites retrouvées, est la fin du 16e siècle, avec le traité de Sainct-Didier ("Traicté contenant les secrets du premier livre sur l'espée seule, mère de toutes les armes... "), premier traité d'escrime française de création "autochtone".
Toutefois, nous ne pouvons oublier, aussi, Le Jeu de la hache ("La doctrine et l'industrie du noble jeu de la hache et la manière de battaillier" dans son titre entier), plus ancien . C'est un manuscrit bourguignon écrit en français aux alentours de 1400 et présentant l'usage de la hache d'arme.
Elles sont en langue française (actuelle ou historique), pour favoriser au maximum leur accès et leur étude facilitée pour tous de manière simple (sans en faire un travail réservé aux historiens spécialistes). 

> Une méthode qui ne s'appuierait pas sur des sources patrimoniales en langue française ou s'appuierait sur des sources ou concepts autres ou étrangers, ne serait donc pas AMF à nos yeux (AAMF).



   3 > TEMPORALITE : Sur le foi de ce qui précède, et en l'absence de sources écrites sur lesquelles appuyer notre technicité avant cette datation retenue, nous considérons que les AMF prennent naissance au 15e siècle. Avant, nous ne les considérons pas comme Arts Martiaux Français tels que nous les concevons ou retrouvés par les historiens. 

> Une méthode qui s'appuierait sur des sources ou concepts antérieurs à cette datation, ne serait donc pas AMF à nos yeux (AAMF).



   4 > MARTIALITE : D'autre part, nous considérons les AMF comme des traditions martiales, avant tout , dont le but est la préparation à la guerre - selon les conceptions des époques considérées - et/ou la défense personnelle (dans le contexte de leur époque ou actualisée mais en utilisant les principes de l'escrime) Ils peuvent être parfois proto-sportifs, mais uniquement comme moyen secondaire annexe à la martialité et aucunement sportifs (définition du sport au sens moderne du terme : "ensemble d'exercices physiques se pratiquant sous forme de jeux individuels ou collectifs pouvant donner lieu à des compétitions institutionnalisées, liées à un règlement"). 

Le sport et la compétition ne sont aucunement notre focale de pratique. 

> Une méthode qui s'appuierait sur des sources ou concepts "non-martiaux" ou "non-défense personnelle", ne serait donc pas AMF à nos yeux (AAMF).


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Il découle de cela que les créateurs d'une Méthode actualisée, s'ils veulent qu'elle soit reconnue comme une réelle Méthode d'Arts Martiaux Français par l'AAMFdoivent s'inspirer de traités temporalisés et didactisés (didactisés = "écrits dans le but d'instruire des élèves sur des savoirs ou des savoirs-faire") dans cette fourchette temporelle, technique, pédagogique, et de logique interne martiale cohérente avec les propos précédents.

Le recours à des sources secondaires seules, qui serviraient de base à la naissance d'une Méthode AMF actuelle ne sont pas, selon nous, d'une garantie suffisante pour valider que l'AAMF la reconnaisse automatiquement comme Méthode AMF.

Pour résumer une Méthode est AMF - selon les critères définis chez nous - si :

L'escrime française classique ainsi que l'éducation physique gymnastique sont sa base technique, déclinée de manière polytechnique et transversale dans toutes ses composantes

Les sources, en langue française, qu'elle utilise pour définir sa technique et sa tactique sont datées au plus tôt du 15e siècle.

Son but est la martialité et/ou la défense personnelle "dans son contexte historique" ou "actualisée sur des bases historiques qui ne remontent pas avant le 15e siècle au plus tôt".

 
Pour permettre d'y voir plus clair, faire une évaluation objective de telle ou telle Méthode ou mieux cadrer la Méthode que vous avez créée (ou êtes en train de créer), nous vous proposons comme une aide, à titre indicatif et sans prétention particulière, l'outil de diagnostic pensé par Emile Boudacier ]