Reproduction de plusieurs courts articles de notre [ célèbre SuperFab ] sur ce qui fait le particularisme des AMF.
Les Arts Martiaux Français, c’est avant toute chose un esprit, celui de la « polytechnique » qui s’oppose à la spécialisation. Le pratiquant doit pouvoir tout faire. Il y a la Boxe française, il y a la Lutte française, mais il y a aussi la canne.
Ici, le professeur Paul Mainguet démontre une parade en tête avec échappement de jambe dans le style traditionnel.
D’ailleurs, Mainguet, né en 1873 à Libourne, était d’abord professeur de gymnastique en province. Il est ensuite « monté » à Paris où il fut un des meilleurs élèves de Joseph Charlemont, avant de devenir le prévôt de Charlemont fils. Il a fondé, par la suite, sa propre école : l’Ecole normale de Boxe française et anglaise, Boulevard Haussman à Paris. Il organisait des démonstrations publiques qu’on appelait à l’époque « Grand assaut d’armes ». On le voyait partout. Dans sa salle, on pouvait tout pratiquer : des barres parallèles à l’escrime en passant par la Boxe et la canne. La gymnastique à la française.
Page issue de La vie au grand air.
Source Gallica/BNF
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Ce que nous appelons « Arts Martiaux Français », c’est avant tout de l’escrime. C’est dans l’escrime de pointe que l’art martial français trouve sa quintessence, sa perfection.
Les maîtres d’armes du passé ont établi, au fil des siècles, ce qu’on appelle la théorie de l’escrime. Chaque technique trouve sa raison d’être tant du point de vue de la biomécanique que du point de vue tactique. Tout a été expliqué, ce qui donne à l’escrime aux armes blanches une place toute particulière dans notre corpus.
Les maîtres d’armes du passé ont établi, au fil des siècles, ce qu’on appelle la théorie de l’escrime. Chaque technique trouve sa raison d’être tant du point de vue de la biomécanique que du point de vue tactique. Tout a été expliqué, ce qui donne à l’escrime aux armes blanches une place toute particulière dans notre corpus.
Les démonstrations publiques donnaient lieu à de véritables spectacles qu’on appelait Grand assaut d’armes et dont l’issue n’avait rien de convenu.
Ici, le célébre maître d’armes A. Rue donne son assaut de retraite, en 1903, face au non moins célèbre tireur et duelliste italien, le Chevalier Pini. Il était en effet de tradition de donner un Grand assaut pour marquer son départ en retraite.
Maître Rue est né en 1851 à Nervieux (Loire). En 1876, il sortait 1er de l’Ecole normale militaire d’escrime et entrait comme maître d’armes au 65e régiment d’infanterie. Il réussit ensuite le concours pour devenir maître d’armes à l’Ecole Polytechnique et l’Ecole Supérieure de Guerre. En 1879, il quittait l’armée et devenait prévôt d’armes à l’Ecole d’Escrime Française avant d’en devenir Premier maître quelques années plus tard. Il a tiré avec les plus grands noms de son temps, tel le fameux Maître Louis Mérignac, le « tireur noir », ou encore le Chevalier Pini. Et c’est avec une grande humilité qu’il confessait même l’admiration qu’il leur portait. Voilà ce qu’est la valeur d’un Maître d’armes.
Page issue de La vie au grand air.
Source Gallica/BNF.
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Un coup interdit dans la Lutte française : le collier de force porté ici, en 1901, par Chalzet le frappeur sur Vervet sous l’oeil attentif de Raoul le Bordelais. A droite, l’immense lutteur mort prématurément Raoul le Boucher.
Eh oui, les clefs, torsions et autres étranglements étaient parfaitement connus des lutteurs. Les frappes au corps-à-corps également, comme les coups de tête, de coude, de genou.
La Lutte française ne se limite pas à un sport de combat réglementé. C’est avant tout une école du corps-à-corps. Apprendre cette dimension du combat en toute sécurité, ce qui implique de maîtriser l’envers de la médaille à savoir les techniques dangereuses. C’est un véritable état d’esprit qu’on retrouve dans d’autres disciplines des Arts Martiaux Français.
Source Gallica/BNF
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1903. Dans une salle Wagram remplie de près de 5000 personnes, les deux maîtres Charles Charlement et Victor Castérès s’affrontent. Deux titans des Arts Martiaux Français.
Les deux tireurs rivalisent de virtuosité devant un jury présidé par le maître Joseph Charlemont.
Les deux tireurs rivalisent de virtuosité devant un jury présidé par le maître Joseph Charlemont.
Pendant des décennies, il était presque impossible d’apprendre ces disciplines traditionnelles selon les anciennes méthodes. Désormais, grâce à notre association, tout est possible et vous pouvez rejoindre un des groupes formés par nos professeurs et aspirants-professeurs. Nous n’avons plus d’excuse. Alors, en avant !
Source : Gallica/BNF
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Au fil des décennies, les maîtres de Boxe Française n’ont eu de cesse de perfectionner leur art, parfois en s’inspirant de la technique anglaise.
Contrairement à ce qu’on a longtemps prétendu, la Savate, qu’on considère comme la mère de la Boxe Française, incluait déjà des techniques de poing. Seulement voilà, les tireurs de Boxe Française se sont souvent confrontés à des boxeurs anglais de renom. Dans une recherche constante d’efficacité, les professeurs ont absorbé de nombreuses techniques de poing, mais aussi de lutte. C’est pourquoi la Boxe Française est une escrime des pieds ET des poings comprenant également de la Lutte intégrée, étant ainsi une science de l’autodéfense.
Ici, les célèbres Edouard et Julien Leclerc démontrent un coup croisé du bras droit sur une attaque du gauche à la tête. Julien Leclerc, qui fut le successeur du célèbre Charles Lecour, écrira même deux manuels en 1903 et 1911. D’ailleurs, sa boxe est une « boxe pratique » dont le but est clairement l’autodéfense.
L’autodéfense à poings nus et pieds chaussés, les gants n’étant là que pour l’assaut.
L’autodéfense à poings nus et pieds chaussés, les gants n’étant là que pour l’assaut.
Une petite précision tout de même. Jean-Joseph Renaud, le célèbre martialiste, duelliste, champion d’escrime et écrivain, notait dans un article de journal que la boxe des poings en France était assez différente du style pratiqué outre-manche et outre-atlantique. En effet, il précisait qu’il s’agissait surtout d’une Boxe Française pratiquée sans les coups de pied. Il en résultait que la Boxe des poings à la Française se pratiquait généralement à plus grande distance que la Boxe anglaise proprement dite. Et il est clair que les maîtres gardaient à l’esprit deux réalités : le principe de la chaussure utilisée comme arme et les principes du corps-à-corps, donnant ainsi une identité bien singulière que nous nous acharnons à préserver au sein de l'Amicale, notre association nationale.
Document extrait de La vie au grand air.
Source Gallica/BNF.
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